Burger au Camion qui fume
Un midi au mois d’août, voilà la bonne idée pour essayer le célèbre burger du Camion qui fume. Bonne idée ? Pas tant que ça, puisqu’en fait, à 12h05 place de la Madeleine, il y a déjà la queue, et des gens qui attendent patiemment leurs burgers. La machine est bien rodée, autour du camion quelques tables empêchent les gens de se presser devant et un jeune homme s’occupe de prendre les commandes. Au moins, c’est bien organisé, et tout le monde attend sagement son tour.
Je m’étais donc dis qu’en arrivant tôt, à midi, il n’y aurait pas trop à attendre. Grosse erreur ! Après une première attente pour prendre la commande (environ 20 minutes), la seconde commence pour attendre le burger (20 minutes également). 80, 81, 82, 83, 84 (celle-là est longue à préparer, ils ont commandé une dizaine de burgers)… 85 ! C’est moi ! Je vais enfin pouvoir manger !
Avant d’entrer dans le vif du sujet, voici un bref rappel de la success story à/de l’américaine Kristin Frederick, créatrice du Camion qui fume. Après des études de finance, la californienne plaque tout et se consacre à sa passion de toujours : la cuisine. Elle part donc se former en France, dans la prestigieuse école Ferrandi. Après quelques expériences professionnelles en France et aux USA, elle décide de rester dans l’hexagone et de se mettre à son compte. Sa mère lui donne l’idée du food truck, concept qui marche énormément aux États-Unis depuis la crise. La vente à emporter, oui, mais de qualité.
La suite, on la connait : succès critique et public sont au rendez-vous, les médias s’arrachent ce nouveau phénomène qui ne tarde pas à faire des petits. La tendance des food truck est née, ainsi que celle des burgers.
Aujourd’hui, trois ans après la mise en service du 1er camion (il y en a plusieurs maintenant), Kristin Frederick s’est sédentarisée avec une nouvelle enseigne, Freddie’s Deli, un délicatessen branché dans le XIème arrondissement de la capitale.
Dégustation
Au menu : classique burger (Bœuf, Cheddar, Laitue, Oignons, Pickles, Tomate, Mayonnaise) avec frites et une bouteille d’eau.
Niveau praticité, tout est calé dans le sac en papier, et ça ne bouge pas. Par contre, le sac absorbe la graisse, donc évitez de le mettre sur vos genoux…
Le burger est mis dans une caissette en carton (tout comme les frites) et à moitié emballé de papier.
Bon. Comme vous pouvez le voir sur la photo, la première question que je me pose est la suivante : comment je vais pouvoir manger dignement ce burger ? Car, avouons-le, il est monté n’importe comment. La tomate menace de tomber tout comme le cornichon, la salade déborde de partout et le steak haché est… bien caché. Finalement je décide de retirer la tomate, ce sera plus simple.
Le pain (fait par un boulanger mais on ne sait pas lequel – aux dernières nouvelles c’était Rachel’s Cakes mais maintenant ?) est un peu brioché mais pas trop, et surtout, il a du goût. C’est une chose assez rare pour être soulignée, car ce que je reproche aux burgers, c’est que tout est mélangé et finalement, on ne retrouve le goût d’aucun ingrédient en particulier, mais de tous en général. Donc, bon point pour le pain.
Cependant, tout mon bun n’a pas été toasté, juste la partie supérieure. Donc cette dernière était formidablement moelleuse pendant que le bas était légèrement « rassis » (mais c’est normal s’il n’a pas été toasté). Sûrement un oubli des cuisiniers.
Pour la viande, bien qu’elle soit un peu trop cuite pour moi (elle était rosée, limite bien cuite), elle a du goût et son épaisseur est correctement proportionnée. Petit bémol, le steak est bien trop petit par rapport au bun, et on se retrouve à manger du pain tout seul.
Pour les autres « topping » du burger, c’est une autre histoire : le fromage est trop discret et ne se sent pas au goût. Sachant que le pain et la viande sont assez épais, la petite tranche de cheddar est trop fine pour être remarquée. Par contre, elle doit apporter du moelleux.
La salade iceberg amène de la fraîcheur et un peu de croquant qui se sent bien en bouche, mais concernant l’oignon, je n’ai remarqué qu’une demi-lanière. Idem pour le cornichon. La mayonnaise, je l’ai vue mais pas sentie non plus. Assez déçue donc, puisque ce sont finalement ces ingrédients (pickles, oignon, sauce…) qui apportent caractère, goût et identité au burger (sinon, ce n’est qu’un steak dans du pain)
Les frites, bien que trop salées, étaient bonnes, fines, croustillantes, bien dorées, et moelleuses à l’intérieur.
Prix
Menu burger + accompagnement : 10,50 €
Avec une boisson, comptez entre 12,70 € et 13,50 €
En résumé
Mon impression générale est que c’est un bon burger, mais assez mal exécuté. Le burger était monté n’importe comment et cela s’en ressentait dans la dégustation (rien n’était dans le burger, tout était à côté). Pas très pratique pour le côté street food.
Pour moi, ce burger manque de générosité dans les ingrédients et dans la proportion du steak (trop petit), et des petites erreurs de confection (pain du bas non toasté, montage bâclé) ajoutent à la déception. En gros, les cuisiniers étaient dans le rush, et le résultat s’en ressent. Est-ce que je referais 40 min de queue pour ce burger ? Je ne pense pas.
Informations pratiques
Retrouvez tous les itinéraires du camion sur le site : www.lecamionquifume.com