Le restaurant Coretta, nouvelle pépite bistronomique du quartier des Batignolles à Paris (17ème), a tout pour briller : une déco écolo-moderne, et surtout une cuisine généreuse et indéniablement dans l’air du temps.

Et de deux ! Nouvelle adresse pour la chef Beatriz Gonzales et son mari Mathieu Marcant. Après le discret mais néanmoins excellent Neva Cuisine, le duo a ouvert un nouveau restaurant baptisé Coretta. Pour l’occasion, ils se sont adjoint un nouvel associé en la personne de Jean-François Pantaleon. C’est une cuisine à quatre mains donc, puisque Mathieu officie en salle.

D’origine mexicaine, Beatriz Gonzales s’est formée à l’institut Paul Bocuse, puis a fait ses armes chez Alain Senderens (avant qu’il ne rende ses étoiles) et à la Grande Cascade. En 2011, elle se lance avec son mari et le chef pâtissier Yannick Tranchant (ancien de la Grande Cascade également) et ils ouvrent ensemble Neva Cuisine (pour l’anecdote, le chef pâtissier travaille toujours là-bas). Forts de leur succès, le couple renouvelle l’expérience et s’associe cette fois-ci avec le chef Jean-François Pantaleon (ancien d’Apicius, du Meurice et de la Grande Cascade – entre autres). Prometteur.

Façade toute en transparence du restaurant Coretta

Le restaurant est situé à côté du parc Martin Luther King (sa femme s’appelait Coretta) dans un immeuble écologique/développement durable dans le cadre du nouveau quartier Clichy-Batignolles.
Façade toute en transparence, logo lumineux, verdure, bois clair, table en marbre hexagonale, bougies : le style est résolument contemporain et chic, signé par l’architecte d’intérieure Brune de la Guerrande. La salle du rez-de-chaussée, avec son bar et sa cuisine ouverte, est parfaite pour le déjeuner, tandis que celle de l’étage, plus chaleureuse et intimiste, est idéale pour un diner en amoureux (avec une superbe vue, ce qui ne gâche rien).

Burrata à la poutargue

Burrata à la poutargue

Pour bien commencer le repas, une burrata crémeuse à souhait, agrémentée de copeaux de poutargue (poche de d’œufs de mulet salés et séchés), d’huile d’olive, de zestes de citron et de pousses de petit-pois.
Ok, il y a plus léger comme amuse-bouche (botanas en mexicain), mais c’est tellement bon la burrata… et je ne suis pas déçue ! Parfaitement assaisonnée, elle est relevée par les zestes de citron, et la poutargue lui apporte beaucoup de profondeur et amène un côté « chaud » qui se marie bien avec la rondeur de ce fromage frais. Les pousses de petit-pois rafraîchissent l’ensemble. Très bonne entrée en matière, complétée par du pain de la maison Poujauran.

Raviole de foie gras

Raviole de foie gras, cornes d’abondance, cucurbitacée, émulsion soja

Gros coup de cœur pour cette entrée. L’émulsion est très assaisonnée mais c’est équilibré avec le reste des ingrédients : copeaux de courge crue (une première pour moi, j’ai adoré le goût de noisette et le croquant), les champignons, quelques pousses d’épinards, et surtout la raviole. Le gras du foie gras frais se mêle à la sauce et le tout se combine parfaitement. Rien que d’écrire ça et j’ai envie d’en remanger ! Très gourmand.

Pavé de lieu jaune

Pavé de lieu jaune, courgettes, cocos de Paimpol, ail doux

Belle portion de poisson, parfaitement cuit. Les pétales de chair se détachent, c’est moelleux et légèrement salé (peut-être préparé en demi-sel ?). Le poisson est excellent, et les accompagnements aussi, mais un peu déçue par la courgette, un peu fade à mon goût mais bien préparée (poêlée et crue). Les cocos de Paimpol sont bien cuits, un peu al dente avec une pointe d’ail. Très bon.

Dessert chocolat praliné

Chocolat-praliné, Kahlúa, caramelia

Très beau dessert de restaurant, élégamment dressé. La glace caramelia est très goûteuse et les cacahouètes lui vont bien.
Pour le tube au chocolat, je n’ai pas tout identifié dedans mais c’était léger, bon et pas trop sucré. J’ai bien senti le chocolat et le Kahlúa (liqueur de café) mais le praliné était trop discret à mon goût.

L’énoooorme brioche à la cannelle

Mention spéciale à la brioche à la cannelle accompagnée de glace vanille et de caramel beurre salé : Elle est ENORME et savoureuse, la cannelle bien dosée. Impossible de la finir même en s’y mettant à deux, mais on a eu droit à un doggy bag. Très bonne initiative par ailleurs, qui évite le gaspillage (dommage que ce soit encore trop rare à Paris). En tout cas, elle était aussi bonne le lendemain au petit-déjeuner 

Les desserts me plaisent et il y a une réelle volonté de proposer quelques desserts de pâtisserie, mais il manque la « patte » d’un chef pâtissier en cuisine (évidement, je suis complètement dans la comparaison avec Neva et son chef pâtissier, qui propose des desserts dont je suis fan, notamment la sphère chocolat). Ce qui me fait dire : il devrait y avoir plus de chef pâtissier dans les restaurants !

En résumé

Excellent rapport qualité-prix. C’est une cuisine généreuse, jeune et moderne, avec des produits de première qualité. Les mariages entre les différentes saveurs sonnent toujours justes, et j’ai retrouvé le style et la cuisine que j’ai connu et aimé au Neva. A revenir sans hésiter !

Service

Bon accueil, service sympathique et souriant.

Carte des vins

Carte assez courte et peu de vins au verre (dommage)

Prix

Menu entrée / plat / dessert : 39 €
Entrée / plat ou plat / dessert : 33 €

Informations pratiques

Restaurant Coretta

151, rue Cardinet
75017 Paris

Tél : 0 1 42 26 55 55